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Le Point de vue des finalistes sur les épreuves proposées
Jean Marguet – Responsable du groupe de travail : Juges. Finaliste et 3ème du championnat.
Depuis plusieurs années, les concurrents de haut niveau réclamaient à cor et à cri que le championnat de France soit reformaté de façon à trouver une meilleure équité entre les concurrents passant le samedi et ceux du dimanche.
Pour en avoir discuté avec beaucoup de conducteurs, la formule voulue et mise en place par JM Jolly à Salon de Provence est proche de l'idéal...Un parcours très bien dessiné où tous les cas de figure rencontrés dans le travail en ferme étaient là . Un déplacement sur route grandeur nature avec dépassement et croisement de véhicule; des "stop" judicieusement placés; des passages d'une parcelle à l'autre; un tunnel (très) sélectif; deux façons de prendre possession des brebis (bergerie et recherche au pré); et j'en passe.
Il est donc démontré maintenant que l'on peut passer 20 chiens dans une journée et que, pour "le bien être animal", un parcours de 20 minutes pouvait être tout à fait sélectif.
Le magnifique cadre mis à disposition par l'école du Merle a permis aux très nombreux spectateurs d'admirer le travail des chiens de berger sans trop se déplacer.
J'ajoute un mot sur les 800 brebis mises à disposition par l'école du Merle en plus du site.
Tout au long des deux journées de concours je n'ai pas entendu une remarque désobligeante par rapport aux brebis. Pas un seul concurrent n'a pu dire qu'il avait un mauvais lot et qu'un autre concurrent était favorisé par une brebis de tête qui "tirait" les autres.
Les lots étaient très homogènes, les 800 brebis en parfaite condition sanitaire, pas une boiteuse! Félicitations aussi aux 3 juges qui ont arpenté le terrain durant 2 jours et qui ont su harmoniser leurs jugements.
Encore merci aux organisateurs pour avoir mis en place un grand podium sur lequel j'ai eu l'honneur et le plaisir de monter pour la première fois en Inter-races.
Puis, pour finir, "la cerise sur le gâteau" quand la Marseillaise retenti pour officialiser l'événement et consacrer un brillant champion de France 2010. Chapeau Paul !!!
Veronique Farnoux – Conductrice d’un Berger des Pyrénées….qui ne pense pas avoir réalisé un « Spécial Border »
Je pense que pour la plupart des concurrents, le fait de faire deux manches a été très positif et de plus les chiens en blanc par les juges est une chose qu'il faudrait garder aussi. Moi en tant que conductrice de chien français je ne peux guère dire que le parcours était pour les borders car la recherche, même loin était tout à fait faisable (même si Rêve l'a loupée) et l'obstacle du dimanche "spécial border" (conduite à distance de 12 brebis) Rêve a été un des rares à l'avoir réussie. Alors !!! Non le seul truc qui aurait pu défavoriser les BF c'est la façon de juger : la recherche en poire par exemple (comme en spécial border) ou la conduite d'un lot de 5 brebis au lieu de 12. Hors, cela n’a pas été le cas. Donc satisfaite et ravie de ce championnat et je pense pour en avoir discutée avec les autres concurrents qu'ils sont tous ravis aussi.
Daniel Cros – Le local …..qui présente l’intérêt pour le public…
On a déjà discuté de la "nouvelle formule" du championnat de France (en 2 manches ou en demi- finale) puisque l'idée d'organiser ce championnat 2010 date d'il y a plus d'un an. Je ne vais donc pas revenir sur tous les avantages que cette formule représente selon moi. Evidemment, il ne faut absolument pas transiger avec le chronomètre, puisqu'il faut éviter que le(s) dernier(s) ne passe (nt) avec les phares, surtout en mars. En temps que concurrent, la plus grande frustration est bien celle de ne pas pouvoir terminer son (ou ses) parcours ! Mais puisque c'est une conséquence de cette nouveauté, on ne peut que l'accepter. D'ailleurs, de nombreux concurrents on terminé leur parcours dans les temps, EUX ! L'efficacité fait donc désormais partie des critères d'un bon parcours de championnat ! Il ne faut pas oublier que, après les passages des 2 chiens en blanc le vendredi soir, la quasi-totalité des concurrents pensaient qu'on leur avait préparé une promenade de santé... ...et qui s'est déroulée pour certains comme un "chemin de croix" 5 jours avant la date en 20 stations au lieu de 14 !
Par contre, je ne peux pas m'empêcher de donner quelques points positifs "côté public" : Le fait que les parcours ne durent "que" 20 minutes, le public voit plus de concurrents passer et se "prend au jeu". En effet, je crois qu'une grande partie des visiteurs "vient faire un tour" à cette manifestation. Pour la plupart, le temps de présence sur place doit être de 2 à 3 heures (cf. l’équipe du parking qui est bien placée pour savoir qu'il y a un flux continuel, et dans les 2 sens). Normalement, en 2 ou 3 heures, ils voient 2 concurrents (40 min) + les exposants. Et lorsqu'ils regardent les concurrents passer, ils les voient "marner" sur plusieurs obstacles, ce qui diminue l'intérêt du "spectacle". Avec des parcours de 20 min, ils voient 4 concurrents et commencent à se faire leur propre idée sur les différentes façons d'aborder le parcours et ses obstacles. C'est là que leur curiosité s'accroît et qu'ils ont envie de voir le suivant; ça crée une dynamique qu'on ne voyait dans les championnats précédents, et même les concours (sauf public connaisseur). Voilà , c'est ce qui ressort des discussions que j'ai eues avec ceux qui m'avaient dit "qu'ils passeraient" ou "qu'ils feraient un saut". Finalement, ils m'ont parlé des différents concurrents et de comment eux auraient fait (alors que certains n'ont même pas de chien ! ! !). Bien sûr, le nombre de visiteurs sur place restera toujours dépendant de la communication faite avant l'évènement.
Paul Hibert – Le conducteur du Champion de France 2010
Un championnat jugé sur deux parcours différents me semble plus équitable, plus juste, pour le couple "chien - maître " car le fait du hasard ou coup de chance diminue. Lors de ce championnat, le point fort de l'organisation a été le nombre de brebis car chaque concurrent a eu droit à un nouveau lot, donc pas d'excuse à trouver. Pour ce qui est du temps de parcours (20 et 22 minutes) cela me parait correct et facilite le passage des 20 concurrents sur la journée. Les 2 parcours paraissaient simples à la reconnaissance mais vu le comportement des brebis cela a été plus compliqué que prévu.
Florence Morel – 1er Championnat
Comme c'était mon premier championnat je n'ai pas d'éléments de comparaison. Par contre j'ai apprécié le fait que le concours se passe en 2 manches, cela me semble plus juste pour les concurrents, par rapport au tirage au sort; c'est aussi plus rassurant, ce qu'on n'a pas réussi le samedi, on peut mieux le faire le dimanche, ou vice versa, cela permet de faire une moyenne, d'avoir 2 parcours. C'est bien aussi car ça ne dure pas trop longtemps; un parcours de 45mn semble un peu trop long pour le chien, c'est mieux 2 fois 20mn. Le fait de commencer par une recherche ne m'a pas dérangé, c'est ce qui se passe quotidiennement à la maison lorsque le chien doit aller chercher le troupeau de vaches laitières. J'ai trouvé le parcours réaliste pas trop éloigné de ce qu'on peut faire dans le travail quotidien d'éleveur. Si je devais être de nouveau qualifiée je souhaiterai que le concours se déroule de la même façon en 2 manches. Les brebis m'ont semblé tout à fait correctes, homogènes et manipulables avec le chien.
Gérard Lalande – Le Multi finaliste….
Cette première édition du Championnat de France avec deux vraies manches a été une vraie réussite en éliminant l'inégalité constatée depuis des années sur le comportement des brebis entre le samedi et le dimanche. J'ai apprécié la construction et l'équilibre des parcours où les obstacles se suivaient sans trop se ressembler. Le fait de commencer un parcours par une recherche et l'autre par une sortie de parc m'a aussi paru intéressant car cela reflète bien la réalité du quotidien : soit on va chercher les brebis au pré (recherche), soit on les sort de la bergerie (parc). Deux manches plus courte permettent aussi de ne pas épuiser les chiens qui, même s'ils doivent être résistants, ont rarement besoin en réalité de travailler non stop pendant 50 ou 55 minutes comme c'était le cas sur des championnats précédents. Les finales ayant généralement lieu plus tard que cette année, c'est d'autant plus important car cela évitera à l'avenir de voir des chiens finir ou abandonner le parcours dans un état physique parfois plus que limite à cause de la chaleur. Un seul petit bémol : le temps imparti était un peu trop court, ne seraient-ce que 5 minutes de plus auraient permis à plus de concurrents de finir les parcours, ce qui est mieux pour les conducteurs comme pour les spectateurs. Je pense qu'il ne faut pas seulement se demander si le parcours est "faisable" dans le temps donné (c'est toujours la justification donnée par les juges) mais si la majorité des chiens et conducteurs présents vont pouvoir travailler sur le parcours sans abandonner trop vite un obstacle difficile afin de finir dans le temps. Bien sûr, il faut penser aux contraintes horaires avec 20 chiens à passer dans la journée mais, en l'occurrence à Salon, cela aurait été possible alors que les jours sont plus courts en mars qu'en juin ou juillet. Les brebis se sont bien comportées, elles n'ont pas fatigué et le parcours était facile à suivre pour les spectateurs.
Luc Nonnotte – 2ème finale
Si je peux regretter une organisation très précoce dans la saison (conducteur et chien peu entraînés), le principe d’un déroulement en deux manches est très positif pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cela permet de mieux évaluer les qualités du couple conducteur - chien. En effet, si la première manche ne s’est pas bien passée, on peut éventuellement se « rattraper » à la seconde (ou vice-versa) et on sait qu’une moyenne reflète toujours mieux les aptitudes de chacun. D’autre part, c’est un principe qui permet d’effectuer des parcours moins longs qui, au niveau de l’endurance, respectent donc mieux le troupeau de moutons, le chien ainsi que la concentration du conducteur. On a pu constater que de nombreux autres critères, qu’un long parcours, pouvaient être pris en compte pour départager les concurrents. Cela permet aussi de faire participer les concurrents les deux jours et donc de les garder tous investis durant toute la durée du championnat et de ne plus développer le « favoritisme » d’un seul parcours du dimanche par le fait que les lots du dimanche aient déjà « tourné » le samedi.
Daniel Saint Geniez - Le conducteur du champion 2009
Le fait que ce soit sur 2 jours diminue le facteur chance, en effet ce sont les couples chiens conducteurs les plus en forme du moment qui arrivent à faire de beaux parcours, nous avons aussi une deuxième chance et pour finir c'est plus agréable de passer 2 fois.
En ce qui concerne les difficultés du parcours alors qu'il paraissait abordable il a été sélectif. La recherche est peut être une difficulté supplémentaire pour des bergers français? Je ne sais pas. Pour la durée c'est bien de ne pas avoir des chiens qui terminent complètement épuisés. Je n'ai pas assez de recul pour savoir si mes observations son pertinentes, mais certainement qu'il y a une nette amélioration par rapport à des parcours de 35 à 40 minutes ou il est dur d'aller au bout.
Et heureusement on ne gommera pas complètement l'effet lot de brebis… Bernard Gros – 1ère finale
Quant au concours lui même j'ai apprécié les différents épreuves et leur enchaînement même si certaines étaient particulièrement sélectives. J'ai également préféré la répartition en deux manches réparties sur les deux jours. Bref je n'ai que des satisfactions à formuler pour ma première participation à une finale ovine.
Delphine Vaucouloux – Qui est arrivée bien triste car elle s’était sélectionnée avec deux chiens mais n’a pu en présenter qu’un seul…
Des brebis, grégaires, homogènes, mobiles mais qui soulignaient les difficultés des chiens faibles.
Quant au parcours…un juste équilibre entre conduite et technicité. Avec des changements de parcelles rendant à mon avis le parcours un peu plus concret, moins artificiel. Seul petit regret : un timing un peu serré qui faisait jouer le « contre-la-montre » et n’autorisait aucun petit déboire…..Un sentiment de rester sur sa « fin », quant à ce niveau, il manque 2 à 5mn, pour réaliser le parcours dans sa totalité….
Par contre, un gros avantage des deux manches, c’est que l’on se sent plus concerné par la finale dans sa globalité et l’on reste concentré les deux jours….Cela ajoute un suspense et laisse à chacun une véritable chance (je tiens à souligner que les tirages au sort de cette finale, très originaux, ont participé à l’ambiance). Seul petit inconvénient, ces deux manches ne permettent pas de mettre en avant les qualités de résistance, d’endurance des chiens.
Une finale en mars est un juste équilibre entre les rigueurs de l’hiver et les chaleurs du printemps ; il ne faut pas confondre résistance (des chiens ou des brebis) et inconscience : 35-45mn en plein soleil par 40°C, c’est insensé !
Enfin rien à dire sur les jugements, cohérents et rigoureux. Merci aux juges pour leur gentillesse, leur naturel et leur convivialité.
Pour conclure, que de bons souvenirs, on en redemanderait !
Merci, merci, merci pour ces quelques jours de bonheur !
Julien Fuet
Concernant les parcours, je pense que cette méthode est à renouveler dès l’année prochaine. Elle est sans aucun doute beaucoup plus équitable pour tous les concurrents. Les deux styles de parcours proposés étaient je pense parfaitement à la hauteur et d’une très bonne qualité technique.
Un grand merci aussi à toute l’ équipe qui s' est occupée de préparer les lots de brebis durant tout le WE ainsi qu' au merle qui a fournit un troupeau de brebis très homogène et d' une très grande qualité. Et sans oublier non plus un très grand merci a Mr Didier Fischer qui a eu la très grande patiente de placer des lots tout le WE de façon remarquable.
Claude Bouillot
Un championnat sur 2 épreuves c'est très bien, je souhaiterais que cela continue. Grâce à ça les concurrents semblaient moins stressés et les chiens étaient moins fatigués. Ce système serait à reconduire surtout si les concours ont lieu en période de fortes chaleurs comme par le passé (je pense surtout à celui de Charolles où certains chiens ont dû abandonner) Cela donne plus de chance à certains concurrents, surtout pour ceux qui passent les premiers du tirage au sort.
Parcours 1 Recherche et passage des claies : cela faisait penser plus à du Spécial Border. C'est là que l'on fait la différence entre les concurrents qui pratiquent le Spécial Border et ceux qui ne le pratiquent pas. C'est dommage car c'est peut être à ce moment là que c'est fait la sélection du championnat. Quant au reste du parcours je n'ai rien à redire, cela faisait partie du travail quotidien de la ferme.
Parcours 2 Rien à redire, personnellement j'ai trouvé que cette deuxième épreuve, bien qu'elle paraissait compliquée et plus technique, était plus logique et était un parcours inter - races. Prise en main - Sortie de Bergerie : Quand on a une bonne prise en mains au départ d'un parcours on a plus de chance de bien gérer son troupeau, tout au long du parcours. Durée du parcours : 22 minutes me semble un peu juste, on aurait pu le mettre à 25 minutes vu le nombre d'obstacles. Les concurrents auraient pu mieux s'appliquer sur certains passages, notamment le pont.
Impressions générales : Durée du parcours d'un championnat de France: si ma mémoire est bonne le temps était de 45 minutes. Cette année il a été ramené à 42 minutes. Moutons : Très bon comportement des lots mis à disposition. Lots homogènes, des animaux en bon état sanitaire. Les brebis restaient très bien groupée, et cela faisait un très bel ensemble conducteur, brebis et chien.
Chiens blancs Je crois que les concurrents ont mieux compris les 2 parcours car les chiens et leurs conducteurs, nos juges, nous ont montré le vrai parcours qu'ils attendaient de nous tous. Ce ne sont pas tous les juges qui peuvent se permettre de le faire. J'ai apprécié ces démonstrations.
Claude Biau
L’Idée des 2 parcours différents sur 2 jours est excellente et à conserver. Les parcours étaient très bien étalés et comme l’a dit jean Michel, pour les personnes comme moi qui oublient des obstacles !
Le seul reproche que je peux me permettre de faire est que le passage du tunnel était trop près des spectateurs….Une distance de 3 mètres aurait du être prévue.
Gilbert Coste Sarguet
oncernant la finale, je trouve que la compétition sur deux jours est plus équitable et plus motivante pour chacun des concurrents et plus respectueuse des animaux, tant chiens que brebis.
Malgré un résultat très décevant pour moi, j'ai trouvé les parcours intéressants, sélectifs et totalement différents d’un jour sur l’autre bien, bine conçus par des meneurs de brebis et conducteurs de chiens.
Merci aux juges pour leurs démonstrations, ainsi qu'à toute l'équipe organisatrice.
Thierry Piccand. Le conducteur du vainqueur de la Coupe de France…2ème du championnat….
Très bon championnat, la formule en deux manches ménage le suspense permet de se rattraper à la fois au niveau du parcours mais également d'un mauvais tirage au sort. Pour les brebis et pour les chiens les 20mn sont suffisantes et largement assez sélectives, lorsque le parcours et bien pensé, comme ce fut le cas.
Pour moi la formule en deux manches doit être conservée et définitivement adoptée.
Pour ce championnat les difficultés n'apparaissaient pas très importantes et auraient pu être limites avec des brebis faciles, mais les « petites Mérinos » ont su rendre le parcours très intéressant.
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